 |
|
Le parc archéologique de Wanshouyan attire les chercheurs et les touristes à Sanming, dans la province du Fujian. |
Les découvertes paléolithiques à l’intérieur d’un complexe de grottes dans la province côtièredu Fujian permettent de comprendre comment vivaient nos ancêtres à l’époque.
Wanshouyan, ou « le rocher de la longévité », est à la hauteur de son nom au fil des âges. Et il donne aujourd’hui un aperçu de la vie des premiers êtres humains dans la région côtière de la Chine.
Les fouilles comprenant des outils et des ossements d’animaux dans les grottes qui ramassent le site des collines de Wanshouyan à Sanming, dans la province du Fujian (est de la Chine), donnant signe d’une activité paléoanthropologue qui remonte à environ 185 000 ans.
La découverte remarquable a comblé une lacune dans le domaine de la paléoanthropologie du Paléolithique (il y a 2 millions d’années à 10 000 ans) dans la province.
Le site est considéré comme une découverte d’une signification historique.
Mais il aurait été détruit sans un document mis en place il y a 20 ans, publié juste à temps.
Au début de l’année 2000, Président Xi Jinping, qui était à ce moment le gouverneur par intérim du Fujian, a promulgué des instructions spécifiques destinées à la protection du site, affirmant que les reliques paléolithiques des grottes de Wanshouyan sont une ressource précieuse du patrimoine culturel.
« Il nous appartient non seulement à tous, mais aussi à nos générations futures », a-t-il souligné.
M. Xi a également déclaré qu’aucune personne ou organisation ne peut détruire ce qui profite à la société pour l’intérêt immédiat.
Pourtant, ce n’était pas une décision facile.
De 1989 à 1999 les recherches archéologiques ont indiqué que le site pourrait héberger des objets paléolithiques.
« Les fragments d’ossements d’animaux découverts dans les grottes datent d’il y a au moins 10 000 ans », s’est rappelé Yu Shengfu, directeur du Centre de conservation pour le patrimoine culturel de Sanming.
« Ils pourraient faire preuve d’une colonie humaine », assumait l’expert à l’époque.
Mais la protection du site a été vivement débattue entre les habitants locaux et l’entreprise Sanming Steel Group, une importante société sidérurgique publique qui avait exploité la zone pour ses carrières.
Et le boom des explosifs semblait imminent.
L’entreprise n’espérait pas extraire du minerai de fer, mais plutôt du calcaire de haute qualité de la région, qui est également utilisé dans la production d’acie.
Mais les résidents du village de Yanqian, où Wangshouyan est situé, ont fortement soutenu le maintien des grottes telles qu’elles étaient － et leur attitude reste inchangée aujourd’hui.
Ce n’est pas seulement parce qu’ils étaient conscients de la signification potentielle dans le domaine de découvertes paléolithiques. Les collines ont également accueilli la vénération des villageois envers la nature et leur terre natale. Et les ruines d’un temple de la dynastie des Song (960-1279) étaient également censées sauvegarder leur paix.
« Une fois que c’est disparu, c’est disparu », a expliqué Wang Yuanlin, un villageois local.
« Nous voulions tous protéger les grottes, mais nous ne savions pas comment. Nous avons fait des appels d’un département à l’autre. »
Les villageois ont remis une pétition au gouvernement local et ont fait des recherches dans les grottes pour trouver des pièces en céramique de la dynastie des Song dans l’objectif de démontrer l’importance du site.
Mais ceux-ci n’ont pas convaincu de façon décisive les décisionnaires locaux d’arrêter l’expansion des carrières.
La production régionale brute annuelle de Sanming était de 21,7 milliards de yuans (2,8 milliards d’euros) en 1999.
Le président du conseil d’administration de Sanming Steel Group, Li Lizhang, a estimé que l’arrêt de l’expansion des carrières dans la région réduirait l’extraction de calcaire de 40 à 50 millions de tonnes, engendrant ainsi des pertes totalisant plus de 2 milliards de yuans.
Le gouvernement local a maintenu une attitude de responsabilité envers le site, et une fouille en vue de « sauvetage » a commencé en septembre 1999.
« S’il y avait des reliques primordiales, elles devaient être protégées », a expliqué Yan Fengying, qui était l’adjoint au maire de Sanming et chargé de la protection du patrimoine culturel à l’époque.
« Par contre, s’il n’y en avait pas, l’exploitation légale ne pouvait pas être interdite. »
 |
|
Une grotte abrite des ruines paléolithiques à Wanshouyan. [Photo fournie à China Daily] |
Alors une équipe archéologique conduite par Chen Ziwen, qui était à ce moment-là chercheur au Musée du Fujian, a couru contre la montre.
L’aciérie a parrainé les fouilles du site. Mais l’accord n’était valable que pour un mois.
La question de savoir si les collines et les grottes seraient détruites par les détonations dépendait de la possibilité ou non de faire une découverte cruciale à temps.
M. Chen a travaillé frénétiquement, en vain － jusqu’à ce qu’il a rencontré un sol artificiel.« Ce sol doit être fait dans la période paléolithique », s’est-il dit.
M. Yan a invité les meilleurs anthropologues et archéologues du pays en provenance de Pékin pour assister à la fouille. Le sol en blocs de calcaire de 120 mètres carrés, datant de 40 000 ans, devrait être l’un des premiers exemples de « design d’intérieur» humain.
Plus de 70 outils en pierre ont également été mis au jour.
« Nous devons évaluer l’importance des découvertes paléolithiques dans une perspective globale en termes d’origines, de migrations et d’influences mutuelles entre les humains», a déclaré Zheng Guozhen, qui était alors chef de l’administration du patrimoine culturel du Fujian.
« Wanshouyan est ... une page cruciale dans le contexte mondial ... Et un sol datant de 40 000 ans n’avait jamais été vu en Chine et est encore rare dans le monde entier. »
Mais l’impasse s’est poursuivie après la fin de l’accord d’un mois.
La question était de savoir s’il fallait protéger toute la zone ou seulement les grottes avec des découvertes historiques.
Wanshouyan a fait face à un horizon sombre jusqu’à la sortie de l’instruction de M. Xi.
Toutes les carrières environnantes ont été fermées.
« Le transport coûterait plus cher, et nous ne savions pas si nous pourrions obtenir du calcaire tout aussi bon ailleurs », a déclaré M. Li.
« Mais après avoir évalué les avantages à long terme et à court terme, nous avons respecté l’instruction... Les pierres ont un prix, mais les reliques culturelles présentent une valeur inestimable. C’est une mission qui devrait être assumée par une entreprise publique », a affirmé le président du conseil d’administration de Sanming Steel Group.
Zhang Senshui, le défunt chercheur de l’Académie chinoise des sciences, a déclaré que Wanshouyan est un excellent exemple de l’équilibre entre la protection du patrimoine culturel et la production économique.
Le site s’est figuré parmi les dix principales découvertes archéologiques du pays en 2000. En un an, Wangshouyan a été classé comme site du patrimoine national sous une protection clé.
En 2002, une administration spéciale pour Wanshouyan a été établie, et un règlement au niveau de la ville a été promulgué pour surveiller le site.
Les villageois de Yanqian tirent du profit du tourisme, surtout depuis que 80 000 de touristes ont visité le parc archéologique ouvert en juin dernier.
« Il deviendra une plaque tournante pour les études universitaires et le tourisme », a déclaré le directeur de l’administration culturelle et touristique de Sanming, Liao Ronghua.
« Et ce parc permet également de bénéficier au tourisme de loisirs dans la campagne et les forêts d’alentours. »
Wang Yuanhe a déclaré que l’environnement local s’est amélioré.
« Plus de gens viennent visiter le site », a ajouté le villageois. « Alors, nos porte-monnaie sont plus profonds. »
 |
|
Le sol en blocs de calcaire de 120 mètres carrés, datant de 40 000 ans, devrait être l’un des premiers exemples de « design d’intérieur » humain. [Photo fournie à China Daily] |
