De gauche à droite : Mme Tessa Keswick avec le secrétaire du Parti de Pékin, M. Cai Qi. L’architecte sino-américain I.M. Pei posant devant le pavillon qu’il a conçu pour le jardin de Mme Keswick. Les voyages de Mme Keswick à Chongqing et dans le fort de Jiayuguan – l’extrémité occidentale de la Grande Muraille –, dans la province du Gansu. [Photos fournies à China Daily] |
L’ancien conseiller politique britannique Tessa Keswick aborde les malentendus sur la Chine dans un livre.
Tessa Keswick insiste sur le fait que beaucoup de gens en Occident, même ceux occupant des positions influentes, ne connaissent pas du tout la Chine.
La conseillère politique britannique retraitée s’est donc donnée pour mission de répondre à certains de ces malentendus, souvent culturels, dans son nouveau livre très captivant, « La couleur du ciel après la pluie », pour raconter sa propre histoire d’amour de près de 40 ans avec le pays.
« Les gens ne connaissent vraiment la Chine. Même ceux qui devraient la connaître », a dit Mme Keswick.
« Ils appliquent toutes sortes de critères, souvent des critères occidentaux, tout en négligeant plutôt de se voir dans le miroir en même temps. »
Mme Keswick, âgée de 77 ans, est bien connectée à la Chine. Fille d’un comte écossais, elle a occupé plusieurs postes de haut niveau, notamment en tant qu’ancienne conseillère politique spéciale de l’ancien ministre britannique du Cabinet M. Kenneth Clarke, directrice du Center for Policy Studies, un think tank influent à Londres, ainsi que chancelière de l’Université de Buckingham.
Elle est aussi l’épouse de Sir Henry Keswick, président émérite de Jardine Matheson, le conglomérat commercial basé à Hong Kong.
Son milieu apporte une perspective unique à son livre, lequel, quoiqu’il soit un mémoire, est en même temps un compte rendu de première main du parcours extraordinaire de la Chine depuis la réforme et l’ouverture. L’idée d’écrire ce livre, en fait, a d’abord été posée par l’ancien vice-Premier ministre britannique Michael Heseltine.
« Il m’a dit il y a cinq ou six ans que j’étais chanceuse d’être témoin de cet incroyable essor de la Chine, qui, selon lui, est probablement l’une des choses les plus importantes de notre vie, et pourquoi pas écrire un livre à ce sujet », a-t-elle ajouté.
« Il m’a dit il y a cinq ou six ans que j’étais chanceuse d’être témoin de cet incroyable essor de la Chine, qui, selon lui, est probablement l’une des choses les plus importantes de notre vie, et pourquoi pas écrire un livre à ce sujet », a-t-elle ajouté.
« Mon travail de l’époque consistait à trouver des entreprises britanniques qui souhaitaient investir en Chine et les emmener dans des endroits. Nous avons réussi à accompagner quelques entrepreneurs britanniques dans le pays. La société sucrière britannique Tate & Lyle a implanté une plantation de thé et une autre entreprise a créé une petite usine en Chine », a-t-elle dit.
Ils sont allés à Ningbo, dans la province du Zhejiang, où la pauvreté était« palpable » et elle a dû survivre dans des hôtels avec des lits avec des matelas fins et des repas de « crevettes dans une substance collante non identifiable » qui étaient à peine comestibles malgré le fait que les étrangers avaient reçu la meilleure nourriture de ce qui était disponible.
« J’ai grandi dans le nord de l’Écosse dans les années 1950, et je n’ai pas éprouvé de la difficulté», a-t-elle dit en riant.
Au milieu de la grisaille de la Chine, la première chose de beauté qu’elle a rencontrée était la couleur du ciel « se dissolvant dans des tons délicats de rose, bleu et blanc » après une bruine, d’où vient le titre du livre de Mme Keswick. Elle s’est rendue compte plus tard que c’était un effet de couleur recherché dans les céramiques de la dynastie des Song (960-1279).
« Le ciel était tout un coup éclairé et c’était la première belle chose que j’ai vue depuis mon arrivée dans le pays. Je me suis dite ‘Mon dieu c’est quelque chose d’extraordinaire, cette merveilleuse lumière qui l’avait filtrée littéralement le ciel’ », a-t-elle dit.
Sa première visite à Pékin était en 1985 où elle est partie en lune de miel avec M. Henry Keswick, son deuxième époux.
La Grande Bretagne venait juste de signer la déclaration jointe avec la Chine sur l’avenir de Hong Kong et Jardine Matheson tentait de retourner à la partie continentale de la Chine, où le groupe avait en grande partie quitté en 1949 lors de la fondation de la République populaire de Chine, à l’exception de la province du Guangdong, qui est proche de Hong Kong.
Tessa Keswick posant dans son jardin dans le comté de Wiltshire, dans le sud-ouest de l’Angleterre. [Ludovic Lindsay/pour China Daily] |
Lors de leur séjour à Pékin, le couple a dîné avec l’ambassadeur britannique en Chine « plutôt costaud » Richard Evans chez Maxim's, l’un des restaurants occidentaux les plus chers de la capitale chinoise à l’époque. L’ancien ambassadeur anglais les a avertis que Jardines ne serait jamais pardonné pour son rôle dans les guerres de l’opium.
« Nous étions très découragés et, bien sûr, c’était une soirée particulièrement sombre, surtout après que la poignée de porte s’est détachée de la porte de notre chambre d’hôtel plus tard. Henry a pensé que c’était un discours typique du ministère des Affaires étrangères. Ce sont eux qui pensaient que Jardines était plutôt suspect et pas les Chinois. »
Douze ans plus tard, en 1997, M. Henry Keswick a été convoqué à Pékin par le vice-Premier ministre chinois de l’époque, M. Zhu Rongji (un an avant de devenir le Premier ministre). Il a été invité à une réunion qui a ouvert la voie à 300 licences commerciales pour son business.
« Il [M. Zhu] a déclaré, ‘Pourquoi n’investissez-vous pas ici ?’ Je pense qu’une fois que Hong Kong n’était plus une colonie, mais une partie de la Chine, ils ont assez bien accueilli les étrangers », selon Mme Keswick.
Elle a mentionné dans le livre que son mari, maintenant âgé de 81 ans, préfère la compagnie des Chinois aux Britanniques ou Occidentaux.
« Et bien, je dirais qu’il est très à l’aise avec eux. J’ai dit ‘préférer’ dans le livre mais il aime aussi les anglais », ajoute-t-elle en riant. « En gros, je voudrais dire [qu’il] les respecte plus pour leurs qualités très remarquables ».
Mme Tessa Keswick a commencé à étudier le chinois à l’Ecole des études orientales et africaines à Londres puis est restée dans une famille d’accueil à Pékin. La famille était du milieu des ouvriers d’usine assez pauvres mais vivait maintenant une vie relativement confortable.
« Je suis restée avec la famille pékinoise à plusieurs reprises. Le mandarin est une merveilleuse langue à apprendre. Je pense qu’il est essentiel de prendre la peine d’apprendre quelque chose de la langue, mais je ne pouvais pas dire que j’avais une maîtrise de la langue », a-t-elle déclaré.
Mme Tessa Keswick a ramené des souvenirs chez elle. Lors de son voyage de noces, elle a ramené des glands collectés à proximité des tombes de la dynastie des Ming près de la Grande Muraille pour le jardin de sa maison de campagne dans le comté de Wiltshire, dans le sud-ouest de l’Angleterre.
« L’arbre pousse maintenant dans le jardin, mais en fait, le climat ne lui convient pas, parce qu’il faut des hivers très, très froids et des étés très chauds pour qu’il soit heureux. L’arbre n’est donc pas aussi heureux qu’il le devrait. C’était effectivement planté par (l’ancien Premier ministre britannique) Mme Thatcher trois mois avant de quitter ses fonctions », a-t-elle dit.
Le pavillon dans son jardin a été conçu par l’architecte sino-américain I.M. Pei, décédé l’année dernière à l’âge de 102 ans. C’est sa seule œuvre au Royaume-Uni.
« Il avait pris sa retraite donc il était prêt à faire ce petit pavillon pour nous, et nous sommes devenus de grands amis. C’était un homme des plus merveilleux », a-t-elle dit.
Mme Tessa Keswick pense que le Royaume-Uni devrait collaborer étroitement avec la deuxième économie mondiale. Elle approuve pleinement le concept de « l’ère d’or» des relations, promu par la visite du président Xi Jinping au Royaume-Uni en octobre 2015. M. Keswick, qui est propriétaire de l’hôtel London Mandarin Oriental Hotel, a salué Président Xi à la porte d’entrée lorsqu’il a passé la première nuit de sa visite.
« C’était merveilleux. C’était exactement ce que nous (le Royaume-Uni) devrions faire. Je crois en un engagement constructif », selon Mme Keswick.
Elle est très opposée au ton que certains politiciens britanniques et occidentaux adoptent envers la Chine.
Mme Tessa Keswick a souligné qu’elle espérait à travers son livre qu’elle pourrait faire connaître la Chine à un public plus large.
« J’ai fait la connaissance des Chinois au cours de ces nombreuses années. J’ai été tellement impressionnée par certains de leurs qualités caractéristiques. Ils sont très remarquables. »
« Je voulais également faire découvrir cette culture très profonde ainsi que le pays lui-même, sa géographie, sa beauté et sa variété ainsi que les événements extraordinaires qui ont eu lieu presque partout où vous visitez. »
Son mémoire ne présente pas seulement de sa propre histoire d’amour de près de 40 ans avec la Chine, mais aussi de son compte rendu direct du développement du pays au cours des dernières décennies. [Photo fournie à China Daily] |