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Visite des pavillons pour le Président Xi Jinping en compagnie de dirigeants étrangers après la cérémonie d’ouverture de la deuxième exposition internationale d’importation de la Chine, le 5 novembre à Shanghai. [Feng Yongbin/China Daily] |
Le succès de la deuxième exposition internationale annuelle d’importation de la Chine (China International Import Expo, ou CIIE), qui vient de fermer ses portes à Shanghai, montre que le pays est résolu à poursuivre sa politique d’ouverture et à redynamiser sur le long terme l’économie mondiale, commentent les experts.
En valeur, les marchés passés pendant les six jours de la manifestation ont dépassé 71,1 milliards de dollars (64,5 milliards d’euros), soit 23% de plus que l’an dernier, selon les organisateurs. Au moins 391 nouveautés en matière de produits, de technologie ou de services ont été présentées en avant-première en Chine continentale ou lancées dans le reste du monde par le biais de l’exposition 2019, indiquent les premiers chiffres.
Lors de la cérémonie d’ouverture le 5 novembre, le Président Xi Jinping a réaffirmé l’engagement de la Chine à ouvrir plus grande sa porte grâce à des mesures telles que la réduction des tarifs et l’amélioration de l’environnement des affaires. Le pays reste fidèle à sa politique d’ouverture fondamentale, qu’elle entend porter à un degré encore plus élevé, a-t-il souligné. « La Chine va accorder une plus grande place aux importations », a-t-il précisé auprès des dirigeants d’entreprises présents à l’exposition.
Le président a rappelé que la population chinoise représentait la plus grande classe moyenne au monde et il voit dans l’immense marché chinois un potentiel illimité. « Les Chinois disent souvent :‘Le monde est grand et je veux juste en voir davantage’. Ce que je veux vous dire aujourd’hui, c’est que le marché chinois est grand et que vous devriez tous venir voir ce qu’il a à offrir ».
M. Xi a proposé une économie mondiale ouverte bâtie sur l’innovation, estimant que les pays devraient éliminer les obstacles à la circulation du savoir, de la technologie, des compétences et d’autres éléments contribuant à l’innovation.
Pour Chris Rowley, professeur au Kellogg College de l’université d’Oxford, M. Xi a aussi battu le rappel sur deux points dans son allocution.
Le premier a remis en mémoire et actualisé son discours de Davos en 2017, où il insistait sur la nécessité d’une économie mondiale ouverte, basée sur la consultation et la collaboration, pour reconnaître aujourd’hui que « l’interaction entre les pays se développe, d’où la probabilité de voir apparaître des divergences et des accrochages ».
Le second point concerne la prise de conscience de l’importance de l’innovation dans la libre circulation du savoir et des compétences, relève M. Rowley, qui enseigne en parallèle à la Cass Business School de l’université de Londres. « Bien sûr, pour être
significative… l’innovation exige un esprit ouvert et critique, en vigueur dans les milieux scientifiques et universitaires, d’une communauté à une autre ».
Suthiphand Chirathivat, directeur exécutif du centre d’études de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), note que l’accent mis par M. Xi sur une économie mondiale ouverte envoie un message positif au reste du monde, surtout compte tenu des incertitudes du contexte économique actuel. L’action de la Chine en faveur de l’ouverture économique à l’échelle mondiale peut montrer la voie, non seulement dans le domaine commercial mais aussi dans celui de l’investissement et de la technologie, selon lui.
L’édition 2019 a attiré plus de 3 800 sociétés venues du monde entier et occupant une surface d’exposition totale de plus de 360 000 mètres carrés. Au jour de sa fermeture le 10 novembre, elle avait reçu plus de 910 000 visiteurs d’après les organisateurs.
La France faisait partie des pays invités d’honneur à la CIIE de cette année. Dans le cadre de sa deuxième visite d’État en Chine depuis sa prise de fonctions en 2017, le président français Emmanuel Macron était lui aussi présent à la cérémonie d’ouverture. Au cours de son séjour à Pékin, la Chine et la France ont signé des accords commerciaux d’un montant total de 15,1 milliards de dollars dans différents domaines tels que l’aéronautique, l’énergie, le patrimoine culturel et la finance, dopant ainsi leur coopération. Les deux pays se sont engagés à préserver conjointement le multilatéralisme et le libre-échange. Ils ont par ailleurs parachevé les négociations relatives à un accord entre la Chine et l’Europe concernant les indications géographiques sur les produits.
Environ 80 firmes françaises figuraient parmi les exposants cette année, notamment des entreprises dans des secteurs aussi variés que la banque, les produits de beauté, l’agriculture, les services et les soins de santé. « La CIIE constitue une plateforme exceptionnelle pour renforcer nos relations avec nos partenaires chinois sur quasiment tous nos marchés, notamment l’aérospatiale, le transport et la sécurité numérique », affirme Pascale Sourisse, présidente du groupe français Thales, un nouveau venu cette année.
Encouragées par les résultats de cette deuxième édition, plus de 230 sociétés se sont inscrites pour celle de l’année prochaine, représentant une surface d’exposition de 84 000 mètres carrés. Plus de 80 candidates à la troisième exposition sont des firmes classées parmi les Fortune 500 et des entreprises à la pointe de leur secteur d’activité ; elles prévoient une surface d’exposition de plus de 50 000 mètres carrés selon le bureau de l’exposition.
L’Oréal, premier fournisseur de produits artificiels d’usage quotidien, présent aux deux premières expositions, a confirmé sa participation à celle de l’an prochain également. Fabrice Megarbane, directeur général de L’Oréal Chine, estime que le marché chinois, de plus en plus ouvert, réservera une grande place aux entreprises axées sur le développement et l’innovation. Il ajoute que toute entreprise aspirant à une envergure mondiale a besoin d’être profondément ancrée en Chine.
Reportage réalisé avec la participation de Han Baoyi, Bo Leung et Cao Desheng.
