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Jian Chuntian recevant un jouet des mains d’une élève à l’entrée de son café Lyulyu à Xi’an, dans la province du Shaanxi. [Provided to China Daily] |
Jian Chuntian exploite un café à Xi’an, dans la province du Shaanxi, ce qui lui permet de concrétiser son ambition d’aider les enfants pauvres de la campagne.
Sa méthode diffère quelque peu de l’ordinaire : il fait cadeau de crèmes glacées à ceux qui font des dons d’articles tels que des vêtements et des jouets, qu’il envoie ensuite aux enfants dans les zones rurales touchées par la pauvreté.
Âgé de 35 ans, M. Jian travaillait pour une organisation non gouvernementale (ONG) spécialisée dans la santé et l’éducation avant d’ouvrir son commerce en 2016. Dès le jour de l’ouverture, il adopta pour politique d’encourager les gens à aider ceux qui sont dans le besoin par des moyens plus intéressants que ce qui se fait couramment.
En trois ans, il a reçu plus de 15 000 jouets qu’il a envoyés dans des villages pauvres de comtés tels que le Tongguan et le Shanyang dans le Shaanxi.
« Quand j’enseignais à titre bénévole dans des zones rurales, je constatais que beaucoup d’enfants n’y manquaient pas d’équipements tels que des bureaux, des chaises ou des stylos, mais qu’ils avaient besoin de compagnie et de quelque chose pour jouer avec », explique-t-il. « Le don de jouets est respectueux de l’environnement et de nature à donner du bonheur aux enfants de la campagne. Les enfants de la ville qui donnent des jouets aiment le faire car ils reçoivent leur glace favorite comme récompense ».
Le café de Jian étant situé près de deux écoles primaires, les élèves s’y rendent régulièrement après la classe pour jouer ou faire leurs devoirs. S’ils veulent une glace, il arrive qu’ils n’aient ni argent ni jouets d’occasion à offrir en échange.
Alors M. Jian a eu une autre idée : la glace est offerte en échange des mégots de cigarette que les enfants ont ramassés. Vingt mégots valent une glace. M. Jian estime que les enfants ont ramassé environ 50 000 mégots au cours des trois dernières années. « J’espère que quand ils seront grands, ils se souviendront qu’ils ont gagné leur glace en enlevant des déchets un été. Ce faisant, je cherche à rendre les enfants plus sensibles à la protection de l’environnement ».
Commençant en 2007, M. Jian a travaillé pour plusieurs ONG, notammentChina-Dolls Center for Rare Disorders à Pékin (un centre d’aide aux personnes affectées de troubles rares), Marie Stopes International China, qui fournit des services de soins de santé sexuelle et procréative, et la Chunshan Education Foundation dans le Shaanxi, qui concentre son action sur l’éducation en milieu rural à Xi’an, la capitale provinciale.
En 2013, il a quitté son emploi à plein temps pour s’efforcer de créer son propre instrument d’aide au public et de prestation de services sociaux. Au bout de trois ans de recherche sur la meilleure façon de réaliser sa vision, il a lancé le café qu’il a appelé Lyulyu, ou l’âne vert.
« Le nom me rappelle mon enfance », dit M. Jian. « Je pensais qu’un âne deviendrait vert à force de manger de l’herbe toute la journée ».
N’ayant pas de quoi vivre avec le seul café, il travaille également en tant que photographe à mi-temps. « J’ai actuellement pour but de parvenir à un équilibre entre la poursuite de mon rêve et le besoin de gagner de l’argent pour employer cet argent à la réalisation de certaines de mes idées amusantes en matière d’action sociale. Les idées originales peuvent pimenter la vie par ailleurs prévisible des gens, tout comme les enfants sont contents de recevoir une glace en récompense de leurs dons de jouets. Ces idées encouragent un plus grand nombre de personnes à entreprendre des activités qui profitent au public ».
La plupart des gens qui ne s’intéressent à rien d’autre qu’à gagner de l’argent considèrent que de telles activités ne servent à rien, commente M. Jian, mais lui est convaincu qu’elles contribuent au bien-être spirituel des gens. « J’aime faire de l’action sociale à la manière d’un conte de fée. J’espère que j’encourage les gens à mener une vie positive et intéressante, et que le fait d’aider autrui les rend heureux ».
