Un objet de décoration de toiture en forme de dragon, dans la province du Hebei. [Provided to China Daily] |
Dix sites d’intérêt historique nouvellement découverts représentent une large partie de l’histoire connue, depuis l’ère paléolithique jusqu’au 19ème siècle. Ils ont été identifiés lors de la publication, à la fin du mois dernier, de la liste annuelle des grandes découvertes archéologiques chinoises.
La liste 2018 des 10 premières découvertes archéologiques nouvellement faites en Chine témoigne de l’expansion, de la lutte et de la gloire de la civilisation chinoise, ainsi que de ses contacts fréquents avec l’étranger. Y figurent des reliques remontant à plus de 20 000 ans dans la province du Guangdong, mais aussi l’épave d’un navire de guerre coulé en 1894. La liste a été établie par un comité de juges comprenant 21 experts de première catégorie issus d’institutions universitaires, d’universités et de musées de tout le pays.
Parmi les découvertes essentielles de 2018, on signale le premier témoignage de l’utilisation humaine du charbon, il y a 3 500 ans, dans la vallée fluviale de l’Ili, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang. C’était un millier d’années plus tôt que la période où l’on pensait que l’homme avait commencé à employer le charbon.
« D’abondants vestiges métallurgiques de cuivre et de fer ont également été mis au jour sur le site », dit Yu Zhiyong, un archéologue du Xinjiang. « Ils nous ont fourni d’importantes références pour des études semblables dans toute les prairies de l’Eurasie ».
Sur le site de Lushanmao, à Yan’an dans la province du Shaanxi, de nombreuses découvertes capitales ont été faites dans les ruines d’une ville datant de 4 500 ans et s’étendant sur plus de 200 hectares. Les vestiges d’une cour et de terrasses qu’elles abritent sont considérés comme les prototypes des palais et des temples chinois ancestraux, commente Chen Honghai, professeur d’archéologie à la Northwest University de Xi’an.
Le Jingyuan, un croiseur cuirassé de la flotte de Beiyang, qui est devenue la plus puissante des quatre marines chinoises modernisées vers la fin de la dynastie Qing (1644-1911), a symbolisé à une époque le rêve collectif de la nation qui consistait à posséder une force maritime dernier cri et redoutable. Néanmoins, le Jingyuan a été envoyé par le fond et la flotte détruite au cours de la guerre sino-japonaise (1894-95). Le navire est resté sous les eaux jusqu’à ce que son épave finisse par être retrouvée l’an dernier.
Il avait été construit à Stettin, en Allemagne (ville devenue Szczecin, en Pologne). C’est l’un des premiers modèles de croiseurs cuirassés allemands. Hormis l’importance sentimentale du navire de guerre pour les Chinois, la découverte de l’épave a été cruciale pour les études de l’histoire navale mondiale, assure Chai Xiaoming, directeur de l’académie chinoise de patrimoine culturel.
Autre découverte d’importance militaire, le site de Fanjiayan à Chongqing montre la façon dont la célèbre forteresse Diaoyu a contribué à la défense contre l’armée mongole pendant 36 ans avant la chute de la dynastie Song du Sud (1127-1279). L’endroit est censé avoir joué un rôle charnière dans l’histoire mondiale car Mongke Khan, le quatrième khan suprême de l’Empire mongol, est mort pendant le siège de la forteresse, et le déploiement vers l’ouest de l’armée mongole en Europe a été stoppé.
On a également retrouvé sur ce site les vestiges rarement vus d’une administration locale issue de cette dynastie.
Pour autant, les nouvelles découvertes ont révélé la présence de manifestations d’amitié et de communications culturelles dans les temps anciens.
Des signes de communication entre l’Asie orientale et l’Asie du Sud-Est datant de 25 000 à 10 000 ans sont visibles sur le site de Qingtang dans la province du Guangdong.
À Liujiawa, dans la province du Shaanxi, on a découvert des gens de groupes ethniques et de milieux culturels différents enterrés dans le même cimetière remontant à la dynastie Zhou de l’Est (770-256 avant notre ère). De nombreux instruments de musique y ont également été mis au jour.
À Zhangjiagang, dans la province du Jiangsu, on a retrouvé les traces d’un port florissant datant de la dynastie Tang (618-907). D’après les vestiges d’un temple qu’ils y ont observés, les archéologues imaginent que c’est de là que le moine chinois Jianzhen avait entamé son sixième voyage pour propager le bouddhisme au Japon.