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Pour venir en aide aux détectives de la province du Yunnan, la Chine a cloné un spécimen canin connu comme « le Sherlock Holmes des chiens policiers ». [Hong Xing/for China Daily] |
Pour venir en aide aux détectives de la province du Yunnan, la Chine a cloné un spécimen canin connu comme « le Sherlock Holmes des chiens policiers ».
Les scientifiques espèrent que le clonage permettra au pays de répondre à son énorme besoin de chiens policiers de qualité, dont le dressage est coûteux en argent et en temps.
Appartenant à une lignée supérieure, l’animal nommé Kunxun est le premier chien policier cloné en Chine. C’est une femelle de la race de chien-loup Kunming, cousine du berger allemand. Les chiens-loups sont souvent utilisés en Chine dans la surveillance des frontières, les activités policières et la lutte contre l’incendie, indique la base de chiens policiers Kunming du ministère de la Sécurité publique.
Aujourd’hui âgée d’environ trois mois, Kunxun est récemment arrivée au centre pour commencer son dressage de base, a fait savoir la publication ministérielle Science and Technology Daily. À environ six mois, la chienne entamera une formation de trois à cinq mois, notamment à la filature et au pistage, à la détection des stupéfiants, au contrôle de foule et à la recherche d’indices.
Après avoir fait ses classes, Kunxun participera au travail policier de terrain sous la coupe d’un dresseur. Si tout se passe bien, elle aura une dizaine de mois quand elle commencera son service. Selon les responsables de la base de chiens policiers de Pékin, environ 35% du total des candidatures canines ne sont pas retenues pour la mise en service.
Kunxun pourrait avoir pour avantage d’être un clone d’une chienne policière expérimentée nommée Huahuangma, âgée de sept ans, qui est employée dans la ville de Pu’er, dans la province du Yunnan. Huahuangma a permis de résoudre des douzaines d’affaires de meurtres, d’où l’allusion à Sherlock Holmes.
Elle représente un atout extrêmement riche en ressources, donc précieux, compte tenu de son talent et du fait que le dressage nécessaire à l’acquisition de telles capacités chez un chien policier peut prendre jusqu’à cinq ans et coûter jusqu’à 500 000 yuan (66 235 euros) sans garantie de succès, précise Wei Hongjiang, professeur à l’université agricole du Yunnan, qui a contribué au clonage.
« Ces coûts exorbitants, associés au taux d’élimination élevé, font qu’il existe une pénurie de chiens policiers de qualité susceptibles de répondre aux besoins de la Chine en matière de sécurité. En clonant des chiens expérimentés, nous pouvons grandement améliorer le taux de réussite et le nombre de chiens policiers Kunming de qualité dont on disposera, renforçant de ce fait la sécurité nationale ».
Le coût du clonage n’a pu être communiqué.
La Chine prévoit d’établir une réserve de cellules d’autres grandes races de chiens policiers pour un usage futur, selon M. Wei. Les scientifiques chinois vont également créer une plateforme de réseautage pour organiser le croisement des meilleurs chiens policiers dans tout le pays, ce qui peut aussi contribuer à fortifier la progéniture, ajoute-t-il.
Toutefois, le clonage animal est un sujet controversé depuis la création en 1996 de la brebis Dolly, le premier animal cloné au monde. Le débat a été relancé l’an dernier quand l’actrice américaine Barbra Streisand a cloné ses duveteux cotons de Tuléar, Miss Violet et Miss Scarlet, à partir de matière génétique prélevée sur sa défunte chienne Samantha.
La décision de Mme Streisand de faire cloner sa bête chérie avant qu’elle ne décède a suscité des discussions publiques allant des droits des animaux à la notion de mortalité. M. Wei estime que si le discours public sur la technologie du clonage est nécessaire, il pense que le clonage de chiens d’utilité est moralement moins ambigu compte tenu du caractère spécifique de ses applications et de ses prolongements. « La technologie du clonage est désormais utilisée pour préserver et sauver des espèces menacées. Elle a par ailleurs des applications étendues en agriculture et dans la recherche médicale. C’est tout simplement un instrument utile ».
Article réalisé avec la participation de Li Yingqing.
