Le Président Xi Jinping et son épouse, Peng Liyuan, guidant les invités qui participaient à l’Exposition internationale d’importation de Chine vers un banquet de bienvenue à Shanghai le 4 novembre. [Xu Jingxing/China Daily]
Tel est le message du président chinois qui, en inaugurant l’Exposition internationale d’importation à Shanghai, a affirmé que la mondialisation était une tendance irréversible.
Dans son allocution inaugurale prononcée le 5 novembre lors de la cérémonie d’ouverture de l’Exposition internationale d’importation de Chine, l’une des plus grandes manifestations organisées cette année dans le pays, le Président Xi Jinping a réaffirmé l’engagement de la Chine à ouvrir son économie.
« La Chine a réalisé son expansion économique des 40 dernières années avec la volonté de s’ouvrir. Dans le même ordre d’idées, le développement de qualité de son économie à l’avenir ne peut être assuré que par une plus grande ouverture. J’ai clairement indiqué à maintes reprises que la porte de la Chine ne sera jamais fermée. Elle ne fera que s’ouvrir encore plus ».
On estime que l’exposition de Shanghai, qui a duré six jours, est la plus grande manifestation consacrée à l’importation jamais organisée, avec la participation de 3 600 sociétés représentant environ 130 pays et régions, et la présence d’une quarantaine d’organisations internationales. Des responsables politiques venus de 18 pays étaient également présents.
Dans son discours, M. Xi a de nouveau défendu énergiquement la mondialisation, comme il l’avait fait lors du Forum économique mondial de Davos en janvier 2017 ainsi qu’au Forum de Boao pour l’Asie dans la province du Hainan en avril dernier.
« Les gens qui voient clair dans le monde conviendront que la mondialisation économique, en tant que tendance irréversible de l’histoire, a grandement stimulé la croissance mondiale. C’est une tendance fondamentale, quelque chose qui est indépendant de la volonté des gens. Ce que nous, les humains, pouvons faire, c’est comprendre la loi de l’histoire, nous y adapter et l’appliquer au lieu de tenter de nous y opposer. Car la roue de l’histoire continuera de tourner quoi qu’il advienne ».
L’allocution de M. Xi a été bien accueillie par de nombreux commentateurs. Martin Jacques, le journaliste britannique et auteur de When China Rules the World (« Quand la chine gouvernera le monde »), estime qu’elle démontre la fermeté d’un dirigeant sûr de son fait.
Pour Martin Jacques, « c’était un message fort en faveur du cap à maintenir. La Chine ne va pas s’écarter de sa stratégie et de sa position de base. M. Xi a dit que l’économie chinoise était fondamentalement en bonne posture et qu’elle était plus que capable de gérer ses difficultés actuelles, malgré les spéculations que celles-ci peuvent susciter en Occident ».
Dans son discours, M. Xi a mis en évidence l’importance que représente le consommateur chinois pour l’économie mondiale, puisqu’au cours des 15 prochaines années, les produits importés par la Chine devraient dépasser 30 billions de dollars (26,2 billions d’euros) et les services, 10 billions de dollars.
« Nous allons stimuler le potentiel d’accroissement des importations. L’initiative prise par la Chine de développer les importations n’est pas un choix opportuniste. C’est une mesure prospective prise pour embrasser le monde et promouvoir le développement partagé ».
M. Xi a également promis de poursuivre l’ouverture économique de la Chine en tirant parti des mesures qu’il avaient annoncées à Boao et qui visent à ouvrir aux entreprises étrangères les secteurs de la finance, y compris de l’assurance, et de l’automobile. Depuis cette annonce, le constructeur automobile allemand BMW a fait savoir qu’il prenait une participation de contrôle majoritaire dans sa co-entreprise avec Brilliance China Automotive Holdings.
Le président a indiqué que la Chine allait continuer d’accentuer de manière constante l’ouverture non seulement du secteur financier, mais aussi des services ainsi que de l’agriculture, de l’exploitation minière et de l’industrie de transformation, des télécommunications, de l’éducation, des services médicaux et de la culture. Il a également promis de repousser les limites de la participation étrangère dans les organes éducatifs comme dans ceux des services médicaux.
Le message présidentiel sur l’ouverture a été bien accueilli par les chefs d’entreprise.
Vladimir Makatsaria, président de Johnson & Johnson China, estime que M. Xi a envoyé exactement les bons signaux au monde des affaires. « Ses messages sur l’approfondissement des réformes et de l’ouverture de la Chine, sur la promotion de la libéralisation des échanges et sur l’optimisation du climat des affaires nous font accorder beaucoup de confiance à la poursuite de notre expansion commerciale en Chine », a-t-il déclaré.
Christian Hartel, membre du conseil d’administration de la firme chimique allemande Wacker Chemie, juge encourageantes les perspectives relatives aux importations chinoises contenues dans le discours de M. Xi. « Nous allons sûrement profiter de l’augmentation du pouvoir de consommation en Chine. Et nous allons continuer d’investir dans l’expansion de notre capacité de production en Chine ».
Toshihiro Ueda, représentant principal en Chine de AGC Co, une fabrique de vitrages, de produits chimiques et d’autres produits basée à Tokyo, se félicite du message de M. Xi sur l’accentuation de l’ouverture. « Voilà qui nous a véritablement remonté le moral. D’une puissance manufacturière mondiale, la Chine se transforme en un marché international ouvert. En étant plus ouverte, elle devient progressivement le pivot de l’innovation ».
Dans son discours, M. Xi a beaucoup insisté sur l’innovation, dont il a dit qu’elle était « le tout premier moteur du développement ».
La Chine a l’ambition de réaliser de grandes avancées dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la robotique et de la fabrication de pointe ; le pays s’est également fixé pour objectif national de devenir un leader technologique mondial à l’horizon 2035.
« C’est seulement en innovant et en réformant avec audace que nous allons faire sauter les goulots qui étranglent la croissance mondiale. L’économie mondiale vient tout juste de sortir de l’ombre jetée par la crise financière internationale et la reprise est encore instable. Il est un besoin urgent d’efforts concertés de la part des différents pays dans le monde pour promouvoir l’innovation scientifique et faire naître de nouveaux moteurs de croissance », a dit le président chinois.
Pour Edward Tse, président directeur général et fondateur de Gao Feng Advisory, un cabinet conseil en gestion d’entreprise, l’innovation est vitale pour les sociétés étrangères désireuses de produire et de vendre sur le marché chinois. « Les entreprises se plaignent beaucoup de l’accès au marché en Chine mais c’est essentiellement une histoire ancienne. La nouvelle donne, c’est la technologie. Pour réussir en Chine à l’avenir, les entreprises vont devoir s’impliquer dans tous les différents types de partenariats axés sur la technologie ».
Article réalisé avec la participation de Zhong Nan, Liu Zhihua, He Wei, Pan Mengqi et de Cecily Liu.
