Zhai Jun |
Ils ne comprennent pas pourquoi le pays qui autrefois était le plus fervent défenseur de la mondialisation économique et du libre-échange est celui qui s’en détourne le plus.
Pourquoi celui qui autrefois accordait autant d’importance au respect de la parole donnée est devenu aussi imprévisible.
Pourquoi celui qui, naguère si attaché à la création d’une gouvernance internationale et d’un système multilatéral, vient une fois de plus, de s’en exclure.
Les choix politiques d’une nation, a fortiori d’une grande puissance, n’appartiennent in fine qu’à elle, même s’ils doivent affecter en profondeur d’autres pays. À l’heure où une nouvelle fois, l’humanité se retrouve, hésitante, au carrefour des grands bouleversements mondiaux, la Chine a fait son choix.
En premier lieu, quelles qu’en soient les difficultés, il nous faut d’abord accomplir ce qui nous incombe, sans chercher à perturber ni accuser les autres pays de tous les maux. Parallèlement, nous devons coopérer plus étroitement avec ceux qui partagent nos perspectives afin de contribuer encore davantage à la paix et au développement partout dans le monde.
Les succès de 40 années de politique de réforme et d’ouverture nous invitent à persévérer dans l’approfondissement des réformes. Malgré l’ombre portée par la guerre commerciale, l’économie chinoise a poursuivi sa progression au premier semestre grâce à la réforme structurelle du côté de l’offre que nous avons entreprise.
Ainsi, de janvier à juillet, rien qu’en matière de réduction de nos capacités de production, nous avons diminué notre production d’acier brut de 24,7 millions de tonnes et déjà atteint plus de 80% de nos objectifs de réduction de 30 millions de tonnes pour 2018. Plus encore qu’avant, la demande intérieure est le principal moteur de la croissance économique : au semestre dernier, avec une hausse de 14,2%, la consommation a contribué pour 78,5% à la hausse du PIB.
Les succès de 40 années de politique de réforme et d’ouverture nous invitent à persévérer dans l’amplification de l’ouverture.
Cette année, la Chine a publié un premier train de mesures destinées à faciliter l’accès au marché, à renforcer la protection de la propriété intellectuelle, à baisser les tarifs douaniers et à améliorer l’environnement des affaires.
Les investisseurs restent optimistes sur leurs perspectives en Chine et durant le premier semestre, 29 591 nouvelles entreprises étrangères se sont installées en Chine, soit 96,6% de plus que l’année dernière sur la même période. Selon l’édition 2018 du Position Paper de l’AmCham (American Chamber of Commerce), 74% des membres prévoient d’investir davantage cette année, ce qui constitue un record par rapport aux dernières années.
Les succès de 40 années de politique de réforme et d’ouverture nous invitent à persévérer dans la construction d’une communauté de destin. Depuis 17 ans que la Chine est entrée à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), elle y a rempli tous ses engagements. En même temps qu’elle réalisait une croissance rapide, elle a offert au monde entier d’importantes opportunités. Les faits démontrent donc que le développement de la Chine ne peut se faire sans le reste du monde et nous sommes prêts à partager les opportunités avec tous pour une prospérité commune. De la conférence COP21 de 2015 sur le climat où le rôle de la Chine a été unanimement salué, le monde a compris une chose : les affaires du monde doivent être traitées collectivement et non par un seul, encore moins s’il vous menace avec une arme sur la tempe.
À l’inverse, c’est dans un esprit de dialogue, de co-construction et de partage que le Président Xi Jinping a lancé l’initiative « Ceinture et Route » dont les résultats sont d’ores et déjà visibles. Rien qu’entre la Chine et l’Europe, 10 000 convois ferroviaires ont circulé dans 42 villes de 14 pays, reliant ainsi les deux continents comme jamais dans leur histoire.
Le passé éclaire l’avenir. Les succès de 40 années de politique de réforme et d’ouverture nous encouragent à rechercher résolument avec nos partenaires, dont la France, la voie d’un développement pacifique, coopératif, écologique et tolérant, pour écrire ensemble un nouveau chapitre du multilatéralisme et de la civilisation.
* L’auteur est ambassadeur de la République populaire de Chine en France.