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Le patrimoine culturel, filon vert du Shanxi

Par Jean-Louis TURLIN*(China Daily) 25-11-2016

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Le patrimoine culturel, filon vert du Shanxi

Le Temple suspendu, 75 mètres au dessus du vide. [Li Jin/China Daily]

À l'ère moderne, cependant, la mine de charbon voisine et les trains de marchandises circulant sur la voie ferrée qui la dessert sont devenus une nuisance et une menace. La mine a été fermée « pour l'instant », explique un responsable local, et le trafic ferroviaire, « qui faisait trembler le sol », réduit à deux trains par jour. « Nous n'avions pas d'autre choix », souligne-t-il, citant de nombreux exemples de fermetures de mines ou de leur incorporation à des entreprises d'État, « ce qui permet de contrôler le respect des normes en matière de sécurité et de protection environnementale ».

Reconnu de qualité supérieure, le charbon produit dans le Shanxi, la première province minière du pays dans ce domaine, a été très demandé pendant le très dur hiver de 2008 qui a sévi en Chine du sud. La province met en œuvre des projets consistant à convertir le charbon en gaz ou en d'autres produits moins polluants, comme les nouveaux matériaux utilisés dans l'industrie textile.

Avec une population de 36 millions d'âmes sur un territoire grand comme trois fois la Hollande, la province du Shanxi est certes à 600 km à l'ouest de Pékin mais à seulement trois heures de la capitale par train à grande vitesse, et elle ne manque pas d'arguments pour valoir le détour : son sol accueille plus de 70% des bâtiments préservés ou restaurés du pays dont l'histoire date d'époques antérieures à la dynastie Song (960-1279), ainsi que trois sites classés au Patrimoine mondial (les montagnes Wutai à Xinzhou, la ville antique de Pingyao à Jinzhong et les grottes Yungang à Datong).

La réputation de Datong, « cité charbonnière de la Chine », appartient au passé. L'ancienne ville de garnison braque aujourd'hui les projecteurs sur sa période de la dynastie Ming (1368-1644 avec des illuminations nocturnes de ses remparts et de ses tours. Son mur aux neuf dragons (45,5 mètres de long sur 8 de haut) est plus ancien que celui de la Cité interdite à Pékin. Et les grottes de Yungang ne sont pas les seules splendeurs culturelles et géographiques environnantes.

Prenez la pagode en bois de Yingxian, construite et assemblée au XIème siècle sans le moindre clou et qui s'élève fièrement à 67,31 mètres de hauteur. Ou la Grande Muraille au Yanmen Pass, « le premier col de la Chine » menant à la Mongolie intérieure. Ou encore le temple suspendu de Hunyuan, accroché à la paroi de la montagne Hengshan à 75 mètres au-dessus du sol.

Le ciel d'azur qui n'est pas rare aujourd'hui n'est pas celui d'une « cité charbonnière ». Les plantations d'arbres massives et les taxis électriques y sont pour beaucoup. L'activité touristique s'en ressent : si les visiteurs sont pour l'instant essentiellement chinois, les étrangers pourraient bientôt porter son taux de croissance annuel au-delà des 21,5% enregistrés l'an dernier.

*L'auteur est traducteur et éditeur au service de China Watch.

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